mercredi 12 septembre 2012


Voici un extrait du livre: 

Je pends un exemple au hasard. Pour la démonstration. Un Hongrois de base, pas français pour un sou, arrive en France. Il fait un gosse, qui naît dans une clinique du 17e arrondissement de Paris. Eh bien, son môme – appelons- le Nicolas - sera français à 100%. Droit du sol oblige. Ça ne viendrait à personne l’idée de le qualifier « d’origine hongroi- se », de « Hongrois de la deuxième génération » et de lui po- ser trois mille questions sur ce qui se passe en Hongrie. On sait bien qu’il n’en sait rien : il est Français.
On a aussi du mal à imaginer, dans une cour de récré, deux gamins insultant le petit Franco-hongrois: «Eh, dans ton pays, on trouve plein de prostituées ! » « Eh, ton pays, c’est un sacré ramassis de baltringues, qui se sont fait envahir par les chars russes en 56 ! » Plus tard, le jeune Nicolas ne sera pas non plus interpellé par un flic : « Eh, tu m’expliques pour- quoi les jeunes Hongrois foutent la merde en France, alors que dans leur pays, ils se tiennent à carreau ? » Dans un dîner entre personnes de gauche, on ne lui dira pas : « Tu es d’ori- gine hongroise ? Oh ! J’adore le goulasch ! » Et on ne lui demandera pas ce qu’il pense de la musique de Liszt ou Bartok et du dernier bouquin d’Imre Kertesz.
Nicolas aura aussi le droit de faire des conneries, de men- tir, d’agresser les mamies, sans s’entendre dire : « Encore un Hongrois qui n’a pas réussi à s’intégrer. L’immigration des Hongrois, c’est un vrai problème. C’est dommage, parce que les Hongrois, y en a des bien, aussi »....